mardi 16 juillet 2013

L’avenir incertain de la Femme africaine

MAPUTO (© 2013 Afriquinfos) – 10 ans après l’adoption du Protocole à la Charte africaine des droits de l’Homme et des Peuples sur les droits des femmes en Afrique (Protocole de Maputo), 18 pays membres de l’Union Africaine n’ont toujours pas signé ledit protocole.

Le 11 juillet 2003, le Protocole de Maputo est adopté. Il a pour objectif de compléter et renforcer les articles de la Charte africaine relatifs à la protection et à la promotion des droits de la femme. Il favorise les droits (civils et politiques) de la femme et son intégrité physique et psychologique, entre autres.
« L’adoption du Protocole de Maputo a été un moment extraordinaire, historique pour la réalisation des droits des femmes africaines. Aujourd’hui, ce texte constitue un modèle et une source inépuisable d’inspiration. À condition d’être ratifié et pleinement mis en œuvre, il représente un véritable instrument d’action en faveur de la transformation durable de nos sociétés »a déclaré Me. Soyata Maiga, Rapporteur spéciale de la Commission africaine des droits de l’Homme et des Peuples (CADHP) sur les droits des femmes en Afrique.
Il a été ratifié par 36 Etats membres de l’UA, sur les 54 qu’elle comporte. Un chiffre plutôt encourageant. Parmi les pays partisans du protocole, des progrès ont pu être constatés sur le droit des femmes.
Il ne faut cependant pas s’endormir sur ses lauriers. Car la ratification des 18 Etats non partisans est primordiale. Certains de ces pays, comme l’Egypte, voient d’ailleurs s’accroître chaque jour le nombre d’agressions et de violence envers les femmes. « Les États non parties au Protocole doivent comprendre qu’aujourd’hui, la tendance va clairement dans un tout autre sens. 10 ans après l’entrée en vigueur du Protocole, il est temps que ces États le ratifient et qu’ils acceptent que la garantie et la protection des droits fondamentaux des femmes ne peuvent plus souffrir de considérations ou prétextes politiques, culturels ou religieux », affirme Shela Nabachwa, Vice Présidente de la FIDH et directrice adjointe des programmes de Foundation for Human Rights Initiative (FHRI).
Force est de constater que, dans les Etats parties, plusieurs droits et lois du Protocole ne sont pas respectés. Plusieurs femmes, ressortissantes de ces Etats, continuent de subir des violences physiques ou sexuelles, sans que justice ne soit faite; d’autres encore ne sont pas considérées au même titre que les hommes, ceux-ci étant perçus dans certains pays comme des « demi dieux ».
On en vient à se demander si les 18 Etats récalcitrants ne font pas le bon choix. D’autant plus que, l’ONG Human Life International (HLI) dénonce les intentions « salutaires » du Protocole de Maputo. D’après les propos du président de HLI, le Père Shenan J. Boquet, les conséquences du Protocole sont graves : six millions d’avortements au cours de la seule année 2011, une vaste diffusion de pratiques telles que la stérilisation des femmes, le recours systématique à la contraception et à des méthodes de contrôle des naissances promouvant un programme de radicale transformation des sociétés africaines, les orientant vers des idéologies détruisant la vie humaine. Il dénonce l’objectif primaire du protocole qui serait les mutilations génitales, alors que ce sujet n’y est mentionné qu’une seule fois. En revanche, les thèmes beaucoup plus abordés sont la légalisation de l’avortement, la contraception et la stérilisation. « La mentalité contraceptive et abortive, légalisée et approuvée par le Protocole de Maputo, ne portera pas à un nombre plus faible d’avortements, comme voudraient nous le faire croire ses partisans, mais à un nombre d’avortements bien supérieur » avertit le Président de HLI. En effet, selon les associations mêmes qui promeuvent le contrôle des naissances comme Planned Parenthood, le nombre des avortements s’est en réalité accru en Afrique entre 2003 et 2008.
 

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